2018 by A. – #10 Jean Jean et Froidepierre

Alerte chouchous français !

Le joyeux trio français Jean Jean est arrivé dans mes esgourdes au hasard de mes pérégrinations webesques musicales. De mémoire de moi, on n’avait pas eu de tel son produit en France depuis… jamais.

Et ce fut une jolie surprise que ce Froidepierre, brut de math rock énergique. Le démarrage sur Konichiwa annonce la couleur : on va aller loin avec eux.

Entre l’héritage post rock que ne renierait pas pg.lost et des touches électro qui me rappellent le regretté Moderat allemand, on est déboussolé par la richesse de ces 8 morceaux. Sur scène, ils envoient aussi du steak, ça tape, ça bouge, ça vibre, ça monte et s’apaise… et avec le sourire.

(Oui, en plus, le groupe est adorable.)

Jean Jean, c’est du bon frisson qui dure, une écoute inlassable, un réel coup de cœur inattendu que l’on voudrait voir perdurer ! A noter que le groupe a tourné avec Carpenter Brut aux US cette année, rien que ça !

Bon j’ai envie de partager tout l’album, mais il faut choisir : ça sera Tensor Field qui monte comme il faut, laissez-vous embarquer…

Plus d’info ici : http://www.jeanjeanband.com/

2018 by A. – #9 Anna Calvi et Hunter

Chaleur, attention…

Anna Calvi revient avec un album sensuel, et soigne ses compos dans ce nouvel album. Elle lâche un peu sa gratte et donc son côté tigresse (passion zeugma, ah ah !). Non sérieusement : j’ai l’impression que je vais me prendre un coup de griffes quand j’écoute cet album (et elle peut me griffer autant qu’elle veut…).

J’étais un peu passé à côté de la demoiselle quand elle avait plu à tout le monde – mon côté « gnagna les Inrocks aiment alors pas moi », je sais, c’est puéril. J’avais simplement accroché à sa version moite de Wolf Like Me, des très bons TV On the Radio. Rien que d’y penser… Bon OK je balance, attention chaleur, c’est dark, sensuel, ça vous prend un peu plus bas là, rien à voir avec l’original :

Et donc agréable surprise que ce Hunter, qui rappelle parfois côté voix notre douce Karen O (rien que ça), et la richesse de ses presta à Patti Smith (ouais). L’Anglaise surprend toujours, et c’est une bonne nouvelle pour le rock qui, à mon goût, manque toujours cruellement de nanas.

Coup de cœur de l’album, le suave (ouais) Alpha, en live ici à Paris :

2018 by A. – #8 Son Lux et Brighter Wounds

Son Lux m’enchante depuis la sortie du deuxième album, We Are Rising, en 2011. La douceur des créations de Ryan Lott, Américain de NYC et tête pensante du groupe, a évolué et grandi depuis, bien sûr, pour davantage m’enchanter.

Entre post-rock et électro, tout le son de Son Lux est en retenu, posé, on sent la musique d’introverti qui essaie de nous raconter certains aspects de sa vie, mais sans trop se dévoiler non plus, faut pas exagérer.

Sur scène, Ryan Lott est discret et toujours surpris que « autant de gens se soient déplacés pour venir le voir » (je l’ai entendu deux fois dire ceci…), et sa musique pose tranquillement les compos, dans lesquelles les silences ajoutent de la tension à la montée des morceaux.

Son Lux, ça s’écoute sans fin, un dimanche pluvieux au fond de sa couette, avec un chat qui ronronne sur les genoux et un thé chaud à la main ; mais attention toutefois à ne pas le renverser, certains rythmes sont tout de même entrainants – même si ça respire plus la dépression qu’autre chose, nous sommes d’accord.

Place à l’écoute, avec Dream State * insérer ici plein de cœurs *

Out of the dark day, into the brighter night

2018 by A. – #7 Les Arctic Monkeys et leur Tranquility Base Hotel & Casino

Oui, cet album tant attendu après le succès mondial de AM a déçu. Je comprends pourquoi. Mais c’est injuste.

AM représente, à mon sens, la fin du consensus rock de cette décennie. Tout le monde connait et aime « Do I wanna Know« , tout le monde la ressent, et ça en fait limite un dernier single universel, et lâchons le mot, « pop ».

Alors forcément, la suite allait décevoir, c’était écrit avant même que la bande à Turner commence quoi ce soit sur le successeur d’un trop gros succès pour eux.

Adieu guitares et riffs appuyés, bonjour Turner seul aux manettes avec un clavier uniquement, hello l’influence de Kane, pour un album apaisé et riche. Trop pour vous, j’ai tendance à le croire. On s’éloigne du sentimentalisme d’AM pour vivre avec Turner sur des besoins plus profonds via ce Tranquility Base Hotel & Casino. Plus de romantisme, mais vous ne savez pas ce que c’est. (Et je vous plains, si si, ça m’arrive.)

Mon coup de cœur va être le titre homonyme à l’album, mal-être total du chanteur, doute, on est avec lui, mais on ne sait pas où, mais ça ne compte pas vraiment, si ?

This magical thinking
Feels as if it really might catch on
Mama wants some answers
Do you remember where it all went wrong?

2018 by A. – #6 It It Anita et Laurent

Alors le groupe part bien dans la vie : ils sont belges, et on sait tous (oui, tous) que le rock belge est excellent.

(Il faudra que je sois bavarde sur le rock belge, une autre fois. Ghinzu, toujours, Girls in Hawaii, encore, dEUS, oh oui.)

Bon, It It Anita ne déroge pas à la règle.

J’ai découvert le groupe liégeois avec Claire, une pote modienne ( ah oui, modien = fan de Depeche Mode) qui a eu la bonne idée de nous rappeler leurs passages parisiens cette année, dans nos petites salles de concerts préférées. Donc, 1ère fois au Supersonic (ma 2ème maison) et dernièrement au Klub.

It It Anita, c’est du noise qui envoie en live, à écouter si vous avez toujours une fibre Sonic-Youthesque matinée de rock indie belge. Mais ils sont capables de davantage de douceur sur galette, en témoigne le Tanker 2 tout doux, presque post-rock, de ce dernier album.

Mon coup de cœur de ce Laurent est Say No, qui tabasse méchamment avec ce refrain très accrocheur.

A écouter d’urgence :

Attention aux âmes sensibles : en concert, on devient furieux sur ce son. Ça pogotte méchamment, le Klub a toujours les murs qui tremblent depuis leur passage en octobre. Vous êtes prévenus.

2018 by A. – #5 boygenius et son EP homonyme

(Oui « homonyme », encore, j’insiste.)

Petite claque que cet EP surprise.

Au volant, trois femmes exceptionnelles : Lucy Dacus, Phoebe Bridgers et Julien Baker. Trois américaines, reines de la folk chacune dans leur style, qui se sont connues en tournée, et ont décidé de produire cet EP de 6 titres, petite perle inattendue mais espérée de cette année.

A priori, je suis plutôt regardante quand ce sont des femmes qui chantent. Rares sont celles qui m’enchantent sur la durée, et pourtant je suis fan de PJ Harvey, Kim Gordon, et autres Alison Mosshart ; mais la gente féminine représente une infime part de ce que j’écoute.

Et là donc : GROSSE CLAQUE. J’ai vu la miss Julien Baker à la Maro il y a peu, et j’en suis sortie retournée d’avoir ressenti toute la superbe et si noire peine de Baker avec sa guitare, dans le plus simple des concerts. Sans connaitre toute son œuvre, je me suis retrouvée à pleurer à chaudes larmes devant la détresse de sa voix sur sa guitare.

Et donc bis avec boygenius, et notamment le titre Souvenir qui me sort une larme dès le 1er accord. Je vous laisse juge avec ce format pocket du NPR qui démarre sur ce titre viscéral :

2018 by A. – #4 The Soft Moon et Criminal

The Soft Moon, c’est une histoire qui dure pour moi, depuis la sortie du 1er opus homonyme sorti en 2010 (et pas « éponyme » t’as vu OUI j’y tiens, « eponymous » en anglais n’est pas synonyme d' »éponyme » en français. Merci.)

Le post-punk / noise de Luis Vasquez s’écoute fort, très fort même. The Pain, Choke, Burn, It Kills, sont autant de titres ô combien joyeux qui dévoilent l’univers sobre et tortueux du leader du groupe, tête pensante qui crache son mal-être à travers aussi bien les sonorités metal indus post punk shoegaze que des paroles exutoires  – ci-contre un extrait des paroles de It Kills :

I crave
I need
It kills
I can't break the fall

I've cried so long
It kills
I can't break the fall

Le gus envoie aussi sur scène, et a donné un concert pour ma meilleure Saint Valentin jamais le 14 février dernier. Je me souviens du mémorable Far (« Take me far away, to escape myself« ), mais le morceau du dernier album qui manquait le plus à mon sens, était justement It Kills.

Clairement dans mon top album 2018, je ne disais pas ceci à sa sortie, mais force est de constater qu’il reste. Et FORT.

2018 by A. – #3 Beak> et >>>

Alors c’est sûr, je les ai vus hier soir, au Café de la Danse, 1h05 de concert, court mais intense, donc c’est quelque part évident d’en parler ce matin…

Beak>, c’est un groupe créé par le batteur de Portishead (que l’on prononce toujours « portisse – head » d’ailleurs, pour votre gouverne), et la comparaison s’arrête là. Beak>, c’est du krautrock un peu psyché. Beak>, ce sont 3 albums, intitulés « Beak> », « >> » et « >>> », quelle classe. Beak>, c’est de la bonne humeur sur scène, de l’accent british au couteau. Beak>, c’est une basse omniprésente.

J’ai découvert uniquement cette année ce trio, et j’admets que c’est clairement un des albums que j’ai le plus écouté cette année, de A à Z. Il s’écoute dans l’ordre, non stop. Et Brean Down est très bon :

Une douceur pas facile d’accès, mais qui interpelle, fait bouger, et possède un côté lancinant propre à de nombreuses compo du groupe.

Bonne écoute !

(Spoiler : Ce soir, Idles au Bataclan, donc ça sent le papier sur Danny Nedelko demain !)

2018 by A. – #2 Interpol et Marauder

Bon je vais la faire courte : ô déception. La 1ère écoute était douce et agréable, j’ai eu le sentiment que la très mauvaise page El Pintor était tournée – oui je ne lui trouve rien de bon à cet album – et que certains passages retrouvaient du génie dont Paul, Daniel et Sam sont capables.

Mais ça n’a pas duré, j’ai écouté l’album 3 fois à sa sortie en août, et pas du tout depuis.

Mention spéciale tout de même à un (petit) coup de cœur sur l’album : Flight of Fancy (qui est un peu molle en live, allez savoir) :

Le refrain me retourne … L’outro est bonne, mais n’égale pas (et n’égalera jamais) celle de PDA. Mais est remarquable : je vous laisse juger.

2018 by A. – #1 Les BRMC et Carried from the start

L’année 2018 a démarré fort, avec un 9è album pour les Black Rebel Motorcycle Club, complet et apaisé, plus doux que les précédents.

Le point fort de ce Wrong Creatures est que j’en ai découvert certains morceaux live avant la sortie de l’album, à l’Elysée Montmartre le 22 novembre 2017. Deux mois avant la sortie mondiale de l’opus, nous avions le privilège d’en découvrir des extraits, et malgré le son plutôt crade et froid de cette salle, et une ambiance morose (ça bougeait trop peu à mon goût), ce fut un bon crû !

Mon coup de cœur est Carried From The Start, dont je me souviens parfaitement sur scène. En voici le clip :

Bonne écoute !

Je vais partager, durant ce mois de décembre, ce que j’ai découvert en 2018 côté musique. Je ne serai a priori pas verbeuse, je compte partager rapidement ce que j’ai aimé – ou moins…